L’intelligence artificielle s’installe dans le domaine médical avec la promesse de soins plus rapides, plus précis, plus efficaces. Mais derrière cette modernisation technologique se joue une transformation plus profonde et silencieuse : celle du soin lui-même. Quand les décisions sont orientées par des algorithmes, que devient la relation humaine ? Peut-on encore soigner sans écouter, sans toucher, sans comprendre autrement qu’en données ?

L’intelligence artificielle s’infiltre dans les décisions clés de nos sociétés : accorder un crédit, poser un diagnostic, surveiller un individu, rendre une sentence. Son autorité grandit, mais quand l’algorithme se trompe, qui assume ? L’ingénieur, l’entreprise, la machine ? Derrière la façade de neutralité se profile un brouillage inquiétant de la responsabilité. Peut-on encore parler de justice quand plus personne ne répond des décisions prises ?

L’intelligence artificielle ne se limite plus à observer nos comportements, elle les façonne en silence. Chaque recherche, chaque recommandation, chaque fil d’actualité est le fruit d’un calcul optimisé pour capter notre attention. Progressivement, nos préférences sont renforcées, nos choix orientés, notre horizon réduit. Ce que nous croyons choisir librement a souvent été décidé en amont. Dans un monde conçu pour nous plaire, avons-nous encore la possibilité de penser autrement ?

L’intelligence artificielle est brandie comme une révolution inéluctable, capable de rendre nos sociétés plus rapides, plus efficaces, plus intelligentes. À en croire les récits dominants, elle serait la clé d’un avenir optimisé, affranchi des failles humaines. Mais cette fascination collective masque des enjeux plus sombres. Que cache réellement cette promesse de progrès présentée comme indiscutable ?